Du 9 au 11 mai 2025, la Police Nationale d’Haïti (PNH), appuyée par plusieurs unités spécialisées et des membres de la population, a mené une série d’opérations de grande envergure à Kenscoff. Ces interventions ont permis de reprendre le contrôle du sous-commissariat de Furcy, de libérer plusieurs otages et de neutraliser près de 38 personnes, principalement des membres présumés du groupe « Viv Ansanm ».
Pierre Espérance, directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), a déclaré : « Ce n’est pas une simple opération policière, c’est une riposte face à une occupation terroriste prolongée de zones stratégiques. Pendant plusieurs semaines, ces individus ont terrorisé la population depuis des positions surélevées, notamment dans le secteur de ZARO, transformé en bastion armé. »
L’une des avancées majeures rapportées est la reprise par la PNH du sous-commissariat de Furcy, un poste symboliquement et stratégiquement important, tombé depuis plusieurs semaines sous le contrôle de groupes armés. La police a également libéré des otages et regagné des espaces que les terroristes utilisaient pour tirer sur les civils et les forces de l’ordre.
Tout en saluant la collaboration entre la population et la PNH, Pierre Espérance a mis en garde contre les risques de dérives. Il appelle à une meilleure coordination des opérations de sécurité, mais aussi à des mécanismes de contrôle internes. « L’Inspection générale doit assumer pleinement sa mission. Il faut surveiller les conditions de travail des policiers, mais aussi identifier et sanctionner les cas de complicité avec les terroristes. Trop de policiers sont infiltrés ou corrompus », a-t-il dénoncé.
Pierre Espérance insiste sur l’importance de cette mobilisation conjointe entre citoyens et forces publiques dans ce qu’il qualifie de « combat existentiel pour la libération du pays ». « Ce n’est pas normal que des terroristes contrôlent nos territoires, déplacent nos familles, et dictent leurs lois. Il faut continuer à les déloger. Chaque fois qu’ils attaquent, il faut répondre. C’est la légitime défense, et c’est le seul chemin vers la libération nationale. »
Ces opérations marquent une étape significative dans la lutte contre l’insécurité à Kenscoff, redonnant espoir à une population longtemps éprouvée par la violence des gangs.