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Le Premier ministre Fils-Aimé plaide pour une mobilisation internationale renforcée contre les gangs en Haïti

Lors d’une réunion virtuelle avec le Conseil de sécurité des Nations Unies, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a présenté la lutte contre les gangs comme une bataille qui dépasse les frontières d’Haïti et qui interpelle directement la communauté internationale. En soutenant le projet de transformation de la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS) en une Force de Répression des Gangs (FRG), le chef du gouvernement a replacé la crise haïtienne dans un cadre plus large : celui de la sécurité régionale et mondiale.

Selon le Premier ministre, les gangs ne représentent pas seulement une menace intérieure. Leur pouvoir croissant, alimenté par les trafics d’armes et de drogues, fragilise l’ensemble des Caraïbes et alimente des réseaux criminels transnationaux. « La lutte contre les gangs n’est pas une affaire exclusivement haïtienne. Elle concerne toute la région et exige une coopération renforcée », a-t-il affirmé.

Le projet de résolution examiné par le Conseil de sécurité vise à doter la nouvelle force d’un mandat plus robuste, lui permettant d’agir de manière offensive et coordonnée aux côtés de la Police nationale d’Haïti. Pour M. Fils-Aimé, cette étape est cruciale afin d’envoyer un signal clair aux groupes armés : la communauté internationale ne tolérera plus leur emprise sur la population.

L’argument sécuritaire n’est toutefois pas le seul mis en avant. Le Premier ministre a également souligné que cette transformation est indispensable pour recréer un climat de confiance, préalable à l’organisation d’élections démocratiques. « Sans sécurité, il n’y a pas de démocratie possible. Et sans démocratie, il n’y a pas de stabilité durable », a-t-il martelé.

Le soutien affiché d’Haïti à cette résolution témoigne aussi d’un choix politique clair : celui d’ancrer l’avenir du pays dans une logique de coopération internationale. En remerciant le Conseil de sécurité pour son engagement, le Premier ministre a insisté sur le fait que ce partenariat renforcé ne doit pas être perçu comme une perte de souveraineté, mais comme une alliance stratégique pour restaurer l’État et protéger les citoyens.

Cette démarche pourrait aussi redorer l’image d’Haïti sur la scène mondiale. Après des années marquées par la violence, les blocages politiques et la méfiance à l’égard des institutions, le gouvernement espère que ce pas en avant permettra de regagner la confiance des bailleurs internationaux, condition essentielle pour relancer les investissements et soutenir la reconstruction économique.

Si le projet est adopté, la Force de Répression des Gangs sera la première structure internationale explicitement conçue pour cibler et neutraliser des groupes armés classés parmi les plus violents de la région. Pour de nombreux observateurs, il s’agit d’un test : celui de la capacité de la communauté internationale à répondre efficacement à une crise de sécurité qui, depuis des années, mine non seulement Haïti mais aussi la stabilité caribéenne.

« Le peuple haïtien a trop longtemps vécu dans la peur et l’incertitude. Aujourd’hui, il attend des actes forts », a résumé le Premier ministre, avant de conclure que la victoire contre les gangs sera aussi une victoire pour la démocratie et pour la paix dans toute la région.

Desk Report

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