Un pas symbolique mais significatif a été franchi ce jeudi dans la capitale. Le conseiller-président Leslie Voltaire et le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, accompagné du directeur général de la Police nationale d’Haïti (PNH), André Vladimir Paraison, ont parcouru ensemble le Champ-de-Mars et ses environs, où se déroulent actuellement des travaux de nettoyage et de réhabilitation. Entourés d’une forte escorte, les deux responsables ont marché calmement au centre-ville, là où l’État avait perdu pied depuis plusieurs années.

Depuis plus d’un an, à la suite de la prestation de serment du Conseil présidentiel de transition (CPT), le Palais national est demeuré inaccessible en raison de la pression des gangs armés. De nombreuses institutions publiques, dont le ministère de l’Intérieur et celui du Commerce, avaient également déserté la zone. La présence du chef du gouvernement et de son équipe marque donc une volonté claire de réaffirmer l’autorité de l’État dans un espace stratégique de la capitale.

Dans un communiqué publié peu après cette visite d’inspection, la Primature a souligné :
« Tous ces efforts sont faits dans un seul but : permettre à la population de reprendre ses activités quotidiennes au centre de Port-au-Prince, dans la sécurité et la dignité. »

Le gouvernement met en avant une stratégie progressive qui combine réhabilitation des espaces publics, opérations de sécurité ciblées et retour graduel des services administratifs. L’objectif est de réinstaller la confiance de la population et de briser le cycle de peur imposé par les groupes armés.

Le Premier ministre, dans ses déclarations, a réaffirmé sa détermination :
« La terreur n’aura pas le dernier mot et l’État restera aux côtés du peuple jusqu’à ce que la paix et la stabilité reviennent dans la capitale », rapporte la Primature.

Pour de nombreux observateurs, cette sortie publique représente plus qu’un simple geste de communication : elle témoigne d’un cap politique clair visant à replacer l’État dans son rôle de garant de l’ordre et du bien commun. La présence de Leslie Voltaire aux côtés du Premier ministre renforce également l’idée d’une action concertée au sommet du pouvoir pour redonner au centre-ville son statut de cœur administratif et républicain du pays.

Reste à savoir si cette démonstration d’autorité n’est pas aussi une réponse silencieuse aux critiques de l’économiste Fritz Alphonse Jean, qui avait récemment adressé une lettre au CPT pour demander le renvoi du Premier ministre. En marchant au Champ-de-Mars aux côtés de Voltaire, n’est-ce pas là une manière ferme de répondre, sur le terrain, aux attaques politiques répétées de l’ancien gouverneur de la BRH ?