La lutte contre les groupes armés a franchi un nouveau seuil. Après l’intervention spectaculaire menée dans la plaine du Cul-de-Sac contre les chefs de gangs Lanmò San Jou et Chen Mechan, l’État haïtien affiche clairement sa détermination à reprendre le contrôle du territoire. Plusieurs figures influentes du regroupement criminel Viv Ansanm ont été neutralisées lors de cette offensive, qualifiée par une source sécuritaire de « l’une des actions les plus décisives de ces derniers mois ».
Selon des informations confirmées et dans une vidéo largement diffusée par les forces de l’ordre, les unités d’élite de la Police nationale ont récupéré un arsenal considérable, parmi lequel « un fusil Barrett de calibre M50, arme de prédilection du chef de gang Lanmò San Jou », une saisie qui renforce la portée stratégique de l’opération.
La veille de cette intervention, la Direction générale de la PNH avait déjà donné le ton. Dans une note interne d’urgence, l’institution annonçait la suspension immédiate de tous les congés et permissions. Une décision décrite par un cadre policier comme « une mesure de survie institutionnelle dans un climat de menaces explosives ». Les directeurs centraux et départementaux ont été instruits de mobiliser l’ensemble des effectifs, de garantir une présence maximale sur le terrain et de transmettre un rapport détaillé de la disponibilité opérationnelle au Directeur central de la Police administrative. La Direction rappelle qu’elle « tiendra responsables tous cadres qui ne se conformeront pas à ces directives ».
L’opération dans la plaine du Cul-de-Sac ne s’est pas limitée aux interventions terrestres. Des hélicoptères de combat ont appuyé les unités engagées, semant la panique dans les rangs des bandes criminelles. Depuis cette attaque, des informations circulent sur d’éventuelles représailles annoncées par les gangs. Pourtant, selon plusieurs sources gouvernementales, la stratégie du pouvoir exécutif est claire : « mettre hors d’état de nuire la coalition Viv Ansanm avant la fin de l’année ». Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, de son côté, continue d’insister sur sa priorité absolue : « la réouverture totale des grands axes routiers avant décembre est non négociable ».
Dimanche matin, dans le prolongement de cette mobilisation générale, une intervention rapide de la PNH a permis de déjouer une tentative d’enlèvement à Delmas 29. Deux individus présentés comme des ravisseurs ont été mortellement touchés lors d’un échange de tirs, et deux armes à feu ont été récupérées. Plus tard dans la journée, de longues rafales ont été entendues dans les environs de la route de l’aéroport, rappelant la fragilité persistante du climat sécuritaire.
Alors que plusieurs quartiers vivent dans la crainte d’éventuelles représailles, la Police nationale maintient un état d’alerte maximale. L’objectif, selon une source sécuritaire, est de « restaurer une liberté de circulation minimale avant la période des fêtes ». Dans un contexte tendu et imprévisible, les autorités cherchent à convaincre la population que l’État reprend progressivement l’initiative, territoire après territoire.
