A l’occasion de la commémoration des 222 ans de la Bataille de Vertières, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a livré un discours profondément symbolique, ancré dans l’héritage révolutionnaire et tourné vers les défis contemporains du pays. Devant les membres du gouvernement, du Conseil Présidentiel de Transition, des représentants des forces de sécurité et de nombreuses délégations, le Chef du Gouvernement a appelé à une mobilisation nationale contre les groupes armés et contre les injustices qui minent encore la société haïtienne.

Dans son intervention très attendue, le Premier ministre a fait un parallèle fort entre la lutte actuelle contre les gangs et la résistance héroïque de 1803.

“Batay kont gang se batay kont sistèm nan, kont enjistis sosyal ; se yon lit nan enterè mas yo. Se yon chemen ki chaje ak pikan, yon chemen simityè, e se chemen sa a mwen chwazi pou chanjman Ayiti.”

Il a rappelé que la lutte pour libérer le territoire aujourd’hui ne se limite pas à des opérations sécuritaires, mais s’inscrit dans un combat plus vaste : celui pour la justice sociale, l’égalité et la dignité humaine.

En évoquant les figures mythiques de la Révolution haïtienne, particulièrement Jean-Jacques Dessalines et Charlotin Marcadieu, le Premier ministre a inscrit son action dans la continuité historique des combattants de la liberté.

“Jean-Jacques Dessalines, Charlotin Marcadieu ak anpil lòt te deja mache sou wout sa a. Mwen se yon mawon. Mwen konnen soufrans lan, mwen konnen bonè a.”

Le Chef du Gouvernement a réaffirmé la nécessité de maintenir le cap, malgré les risques, les sacrifices et les obstacles :

“Viv Ayiti Dessalines lan, viv Marcadieu, viv pèp ayisyen an. Ayiti pap peri.”

Un discours empreint de courage politique et de détermination

En s’identifiant à la figure du mawon, symbole de résistance, de liberté et de refus de la domination, Alix Didier Fils-Aimé a voulu envoyer un message clair : l’État entend reprendre le contrôle du territoire, restaurer l’autorité publique et redonner l’espoir à une population trop longtemps abandonnée aux violences criminelles.

Ce discours intervient dans un contexte où les forces de l’ordre ont intensifié les opérations visant plusieurs noyaux armés dans la région métropolitaine. Pour de nombreux observateurs, l’allocution du Premier ministre marque une nouvelle étape dans la stratégie gouvernementale : celle de la fermeté, de la cohésion et de l’appel à l’unité nationale autour d’une cause commune.

Vertières, une source d’inspiration pour un nouvel élan national

La cérémonie officielle, empreinte d’histoire et de symbolisme, a rappelé la portée universelle de la Bataille de Vertières, dernier affrontement majeur contre l’armée napoléonienne avant l’indépendance proclamée le 1er janvier 1804.

En invoquant la mémoire des héros de Vertières, le Premier ministre a invité la Nation à retrouver l’esprit de dépassement, de sacrifice et de détermination qui avait guidé les combattants de 1803.

À l’heure où Haïti cherche à reconstruire ses institutions, à rétablir la sécurité et à réanimer ses bases économiques et sociales, Alix Didier Fils-Aimé a fixé un cap : transformer l’héritage de Vertières en une force collective pour vaincre les menaces contemporaines qui pèsent sur la République.

Un message final d’espoir

Malgré les défis, le Premier ministre a conclu sur une note de résilience et de confiance :

“Ayiti pap peri.”

Ces mots, répétés devant l’assistance, ont résonné comme un engagement solennel et un appel à la vigilance citoyenne pour protéger l’héritage des ancêtres et raviver la flamme de la Nation.