Contrairement aux affirmations erronées relayées ces derniers jours par certains médias, le Premier ministre haïtien Alix Didier Fils-Aimé a mené une mission diplomatique d’une rare densité et d’un niveau élevé à Washington. Ce déplacement stratégique s’inscrit dans une dynamique de repositionnement diplomatique d’Haïti sur l’échiquier régional et international, alors que le pays traverse une période charnière pour son avenir démocratique et sécuritaire.

Rencontre phare avec le sénateur Raphael Warnock : cap sur la coopération économique et la stabilité

La rencontre la plus emblématique de cette mission reste sans conteste celle avec l’Honorable Raphael Warnock (D-GA), sénateur influent et Ranking Member du Sous-comité sur le commerce international, les douanes et la compétitivité mondiale, au sein de la Commission des finances du Sénat américain. Ce comité supervise les échanges commerciaux et les accords préférentiels comme la loi HOPE/HELP, vitale pour l’économie haïtienne.

Au cours de cet échange stratégique, le Premier ministre a plaidé pour la reconduction de la loi HOPE/HELP, qui permet à Haïti d’exporter des produits textiles vers les États-Unis avec des avantages tarifaires. Il a mis en avant l’impact direct de ce dispositif sur la création d’emplois durables, la réduction de la pauvreté, et le maintien d’une stabilité socio-économique dans le pays.

Le sénateur Warnock s’est montré très attentif aux arguments du chef du gouvernement haïtien et a reconnu l’importance de préserver et de renforcer les relations économiques bilatérales, notamment en matière de commerce équitable et de coopération durable.

À la Maison-Blanche : rencontre avec le Conseil National de Sécurité (NSC)

Dans le cadre de son séjour, le Premier ministre Fils-Aimé a également été reçu à la Maison-Blanche par Michael Jensen, Directeur pour l’Hémisphère Occidental au Conseil National de Sécurité (NSC), structure rattachée directement au président des États-Unis. Il ne s’agissait pas d’un simple fonctionnaire comme le prétendent certains, mais d’un haut responsable chargé de définir la stratégie américaine en Amérique latine et dans les Caraïbes.

Les discussions ont porté sur la sécurité régionale, les préparatifs électoraux, et l’engagement d’Haïti à garantir le retour à l’ordre constitutionnel. M. Jensen a salué les efforts du gouvernement pour rétablir l’ordre public et renforcer les institutions républicaines.

L’OEA en appui au processus électoral

Avant même d’entrer dans la sphère institutionnelle américaine, le Premier ministre s’était entretenu avec le Secrétaire général de l’Organisation des États Américains (OEA), Albert Ramdin. Cette rencontre tenue le 14 juillet a permis de passer en revue les mécanismes d’appui électoral et les dispositifs de sécurité envisagés par l’organisation régionale.

M. Ramdin a assuré le soutien continu de l’OEA, autour de cinq axes prioritaires : gouvernance, assistance humanitaire, sécurité, processus électoral et développement durable. Une réunion du Groupe des Amis d’Haïti a même été annoncée pour le 29 juillet, preuve que la diplomatie haïtienne active donne des résultats concrets.

Dialogue stratégique au Congrès américain

Dans le cadre de ses consultations parlementaires, le Premier ministre haïtien a eu plusieurs rencontres avec des membres éminents du Congrès des États-Unis :

Hon. Mario Diaz-Balart (R-FL), Président de la sous-commission chargée de la sécurité nationale et du Département d’État au sein de la Commission des crédits de la Chambre des représentants. Les échanges ont porté sur la stabilisation du pays, les élections, et les mesures concrètes pour accompagner les efforts du gouvernement haïtien.

Hon. Michael Lawler (R-NY), membre actif de la Chambre des Représentants. La discussion a mis l’accent sur les partenariats sécuritaires et la coopération pour un processus électoral crédible, illustrant la volonté d’Haïti d’œuvrer avec l’ensemble des forces politiques américaines, au-delà des clivages partisans.

Ces rencontres avec des figures majeures du pouvoir législatif américain démontrent l’attention accordée à la crise haïtienne et le respect dont jouit le gouvernement haïtien au sein des instances internationales.

Rencontre avec le Département d’État : Landau confirme le soutien des États-Unis

Enfin, le Premier ministre a été reçu par Christopher Landau, Deputy Secretary of State (sous-secrétaire d’État), dans le cadre d’une réunion centrée sur les menaces sécuritaires en Haïti et la coopération bilatérale. M. Landau a exprimé la position officielle des États-Unis : soutenir le peuple haïtien, accompagner la mission multinationale, et sanctionner toute personne ou groupe portant atteinte à la stabilité du pays.

Contrairement aux interprétations sélectives de certains médias, cette rencontre ne constituait pas l’unique ni la principale entrevue du Premier ministre, mais l’une des étapes clés d’un programme diplomatique riche et cohérent. À aucun moment, l’objectif n’a été de minimiser les efforts du gouvernement haïtien, ni d’exclure le rôle du Département d’État.

Des rencontres se poursuivent jusqu’au mercredi 16 juillet

Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé continue de rencontrer d’autres partenaires américains et membres de la société civile haïtienne vivant aux États-Unis. Ces derniers échanges visent à consolider la diplomatie communautaire et à renforcer les ponts avec la diaspora haïtienne, acteur fondamental dans la reconstruction du pays.

Retour prévu pour le jeudi 17 juillet : un bilan attendu

Le Premier ministre est attendu à Port-au-Prince ce jeudi 17 juillet, où il présentera un bilan officiel de sa mission. Selon plusieurs observateurs diplomatiques, ce déplacement constitue l’un des plus stratégiques réalisés par un chef de gouvernement haïtien ces dix dernières années.

Il aura permis :

De renforcer les relations institutionnelles avec les pouvoirs législatif et exécutif américains ;

De faire avancer le dossier HOPE/HELP, vital pour l’industrie textile ;

D’obtenir des engagements concrets pour la sécurité et les élections ;

Et de réaffirmer la légitimité diplomatique du gouvernement haïtien sur la scène internationale.

Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé n’est pas en quête de reconnaissance symbolique, mais de résultats tangibles pour le peuple haïtien. Sa tournée américaine, marquée par des rencontres de haut niveau avec des figures influentes comme le sénateur Raphael Warnock, prouve que la diplomatie haïtienne peut être offensive, crédible et efficace.

Au lieu de céder à la désinformation et aux commentaires politisés, il est temps que tous les secteurs du pays soutiennent les efforts visant à rétablir la sécurité, la démocratie et la dignité nationale.