En déplacement dans le Grand Nord, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a donné le coup d’envoi d’une série de rencontres stratégiques avec les forces vives du pays. À la tête d’une délégation composée de plusieurs membres de son gouvernement, il a rencontré les présidents des chambres de commerce des départements du Nord, du Nord-Est et du Nord-Ouest afin de discuter des priorités nationales dans un esprit de dialogue constructif et de responsabilité partagée.

Aux côtés du ministre délégué chargé des questions électorales et constitutionnelles, M. Joseph André Gracien Jean, de la ministre des Haïtiens Vivant à l’Étranger, Mme J.E Kathia Verdier, et de son chef de cabinet, Me Axène Joseph, le chef du gouvernement a placé cette rencontre sous le signe de la concertation, convaincu que la sortie de crise passe par l’implication directe du secteur privé dans les grands chantiers de la nation.

Trois axes majeurs au cœur des discussions

Lors de cette rencontre, trois thématiques principales ont structuré les échanges : la situation sécuritaire alarmante qui paralyse l’activité économique, les perspectives de relance économique régionale, et la participation active du secteur privé dans le processus électoral à venir.

Le Premier ministre a rappelé que le redressement du pays ne saurait se faire sans la pleine collaboration de ceux qui créent des emplois, soutiennent les investissements et font vivre les territoires.

« Il n’y aura pas de développement sans sécurité, et pas de sécurité durable sans institutions légitimes issues d’élections crédibles. Votre implication est donc essentielle à chaque étape du processus », a affirmé le Premier ministre devant les dirigeants des chambres de commerce.

Une stratégie de sécurité inclusive

Sur le plan sécuritaire, le chef du gouvernement a réitéré son engagement à restaurer l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national. Il a souligné que les efforts de sécurisation doivent se poursuivre en étroite coordination avec les autorités locales et les forces économiques, afin d’endiguer l’emprise des groupes armés et permettre la reprise des activités commerciales.

Le Premier ministre a également insisté sur la nécessité de doter les entreprises régionales de meilleures opportunités d’accès aux marchés publics, dans une logique de justice territoriale et de stimulation de la croissance locale.

« Les investissements publics doivent profiter d’abord aux entrepreneurs locaux. C’est ainsi que nous pourrons renforcer les économies régionales et créer des emplois durables », a-t-il soutenu.

Un signal fort pour l’éducation

Au-delà des enjeux sécuritaires et économiques, le Premier ministre a profité de sa visite pour constater l’état de délabrement avancé du lycée François Capois. Choqué par les conditions d’apprentissage indignes auxquelles sont confrontés les élèves, il a convoqué immédiatement le ministre de l’Éducation nationale, M. Antoine Augustin, ainsi que la directrice générale du Fonds National de l’Éducation (FNE), Mme Sterline Civil.

Des instructions fermes ont été données pour engager sans délai les travaux de reconstruction de l’établissement, soulignant ainsi que l’éducation demeure une priorité absolue dans la vision gouvernementale.

Un appel à la coresponsabilité nationale

À travers cette visite, le Premier ministre a réaffirmé que la transformation d’Haïti ne peut reposer uniquement sur l’action de l’État central. Elle nécessite une synergie entre les acteurs publics, privés et communautaires.

« Chaque déplacement est l’occasion de bâtir ensemble un consensus autour des priorités nationales. Nous avançons vers une gouvernance partagée, ancrée dans le dialogue et l’action », a-t-il conclu.

Le gouvernement entend poursuivre ce dialogue sur l’ensemble du territoire, mobilisant les énergies locales pour construire une Haïti plus forte, plus équitable et plus stable.