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Vers un nouveau pontificat : les cardinaux pressentis pour succéder au pape François

Après le décès du pape François le 21 avril 2025 à l’âge de 88 ans, l’Église catholique se tourne désormais vers une nouvelle étape décisive : l’élection de son 267ème souverain pontife. Dans ce contexte historique, les regards se portent sur le Collège des cardinaux – 135 électeurs de moins de 80 ans – appelés à se réunir en conclave dans les jours suivant les funérailles pour choisir celui qui guidera l’Église dans une époque marquée par les mutations sociales, les tensions géopolitiques et les défis internes de la foi.

Un conclave attendu dans une Église mondialisée

Le conclave, qui se déroulera dans la chapelle Sixtine à huis clos, devrait débuter entre le 30 avril et le 6 mai. Les cardinaux électeurs, issus de différents continents, reflètent aujourd’hui la diversité croissante de l’Église. Sous le pontificat de François, une grande partie des nouveaux cardinaux viennent de l’hémispère sud, notamment d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, des régions où le catholicisme progresse, contrairement à l’Europe.

Cette mondialisation de la hiérarchie ecclésiale pourrait être déterminante dans le choix du prochain pape, avec la volonté de poursuivre l’œuvre de proximité aux pauvres, d’ouverture au dialogue interreligieux et de réforme de la Curie.

Les papabili les plus en vue

  1. Cardinal Luis Antonio Tagle (Philippines)

Ancien archevêque de Manille et actuel préfet du Dicastère pour l’évangélisation, le cardinal Tagle est souvent présenté comme le successeur naturel de François. Proche de la pensée du pape défunt, il incarne une Église pastorale, attentive aux souffrances humaines. Sa popularité en Asie et sa capacité à dialoguer avec les jeunes en font un candidat sérieux, bien que certains membres du Collège cardinalice lui reprochent un manque d’expérience gouvernementale au Vatican.

  1. Cardinal Pietro Parolin (Italie)

Secrétaire d’État du Vatican, diplomate de carrière, Parolin est une figure de stabilité. Maître dans l’art de la négociation, il a joué un rôle clé dans les relations avec la Chine, la Russie et l’Iran. Son profil modéré pourrait être apprécié par les cardinaux soucieux d’une transition sans rupture, tout en rassurant les plus conservateurs.

  1. Cardinal Matteo Zuppi (Italie)

Archevêque de Bologne et président de la Conférence épiscopale italienne, Zuppi est connu pour son engagement pour la paix, notamment en Afrique et en Ukraine. Membre de la communauté Sant’Egidio, il allie rigueur théologique et activisme social. Il est perçu comme un pont entre les tendances progressistes et les voix modérées.

  1. Cardinal Peter Turkson (Ghana)

Ancien préfet du Dicastère pour le développement humain intégral, Turkson est l’un des visages de l’Afrique au sein de l’Église. Il est reconnu pour ses prises de position sur la justice sociale, le climat et l’éthique économique. Son élection serait historique, faisant de lui le premier pape noir moderne.

  1. Cardinal Jean-Claude Hollerich (Luxembourg)

Rapporteur général du synode sur la synodalité, Hollerich est un intellectuel jésuite européen très proche des idées du pape François. Partisan d’une Église inclusive et en dialogue, il reste toutefois contesté par les franges conservatrices de l’Église.

Les enjeux du prochain pontificat

Le futur pape devra relever des défis majeurs :

Répondre à la crise des abus sexuels, en renforçant la transparence et la responsabilité institutionnelle.

Maintenir l’unité doctrinale face à la montée des courants ultra-conservateurs et progressistes.

Poursuivre les réformes internes engagées par François, notamment dans la gouvernance de la Curie romaine.

Renforcer le rôle des femmes dans l’Église.

Prolonger l’engagement de l’Église en faveur de l’écologie, de la paix, et des réfugiés.

Un conclave sous tension diplomatique

Le climat international pèsera également sur les débats. La guerre en Ukraine, les relations avec la Chine, la montée de l’islam politique ou encore la question israélo-palestinienne sont autant de dossiers auxquels le Saint-Siège devra continuer à réagir.

Fait notable : Vladimir Poutine ne participera pas aux funérailles du pape François, en raison du mandat d’arrêt international lancé par la Cour pénale internationale. Cette absence souligne l’isolement diplomatique de la Russie, mais aussi les positions tranchées que le Saint-Siège a adoptées ces dernières années.

Une Église à la croisière de l’histoire

L’élection du successeur de François interviendra dans une Église fragilisée par les scandales, mais aussi stimulée par les espoirs de rénovation et de justice. Le prochain pape héritera d’une institution plus universelle, plus attentive aux périphéries, mais aussi confrontée à une profonde crise de vocation en Europe.

Sera-t-il africain, asiatique, européen ? Conservateur, progressiste, ou Diplomate? Les jours à venir décideront de la direction spirituelle que prendra l’Église catholique pour les décennies à venir. Une chose est certaine : les décisions prises dans la chapelle Sixtine dans les prochaines semaines auront des répercussions bien au-delà du monde catholique.

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